Malgré le bouclier tarifaire et l'attribution de chèques énergie exceptionnels, les interventions pour impayés des factures d'électricité et de gaz sont en hausse de 10% en 2022, révèle ce jeudi le médiateur de l'énergie. Dans le détail, le nombre de coupures sèches baisse sur un an : 157 000 contre 254 000 en 2021.

Malgré la mise en place du bouclier tarifaire qui plafonne la hausse des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité, les ménages ont perdu 720 euros en moyenne de pouvoir d'achat entre janvier 2021 et juin 2022 avec la flambée des prix de l'énergie, selon une étude de l'Insee publiée en décembre dernier.

Dans ce contexte, les chiffres publiés ce jeudi par le médiateur de l'énergie ne sont pas une surprise : les interventions pour impayés des factures d'énergie sont en hausse de 10% en 2022, pour un total de 863 000. En effet, 27% des consommateurs déclarent avoir rencontré des difficultés à régler leurs dépenses l'an dernier, soit 7 points de plus qu'en 2020. Et ce malgré la distribution de chèques énergie exceptionnel à 10 millions de ménages, et de la mise en place du bouclier tarifaire.

L'appel à ne procéder à aucune coupure

Et si « l'année 2022 enregistre pour la première fois une baisse des coupures d'électricité », celles-ci sont « contrebalancées par une hausse des réductions de puissance, qui sont moins pénalisantes pour les consommateurs concernés : 157 000 coupures ont ainsi été recensées, contre 254 000 en 2021 », précise les services du médiateur de l'énergie.

Insuffisant pour le médiateur, Olivier Challan Belval, qui appelle à protéger encore mieux le consommateur. « L'électricité est un 'produit de première nécessité', indispensable pour assurer les besoins essentiels de la vie quotidienne. La crise énergétique actuelle nous interroge sur les dispositifs de protection des plus fragiles », poursuit-il dans un communiqué publié ce jeudi.

Les interventions pour impayés des factures d'énergie sont en hausse de 10% en 2022
Les interventions pour impayés des factures d'énergie sont en hausse de 10% en 2022

En clair, les coupures totales devraient être bannies. Aujourd'hui, elles peuvent intervenir au bout de 1 à 3 mois d'impayé selon les fournisseurs. Depuis 2021, EDF ne coupe plus complètement le service et se contente de réduire la puissance. Cette réduction limite l'utilisation de l'électricité à une puissance de 1 kVA, qui vous permet de vous éclairer, de faire fonctionner un réfrigérateur et de recharger votre téléphone.

Du côté des fournisseurs alternatifs, la loi sur le pouvoir d'achat d'août 2022 prévoit qu'en cas de non-paiement des factures d'électricité, les fournisseurs ne pourront procéder à l'interruption de la fourniture d'électricité qu'après une période de réduction de puissance d'au minimum 1 mois.

Du nouveau pour les bénéficiaires du chèque énergie

Un décret instaure, pour les ménages bénéficiaires du chèque énergie ou du fonds de solidarité pour le logement, une période minimale de 60 jours de réduction de puissance jusqu'à 1 kVA en cas d'impayés, sous réserve que leur logement soit équipé d'un compteur communicant type Linky.

Ce changement interviendra à compter du 1er avril 2023.

Quel délai pour payer une facture ?

En théorie, vous disposez de 14 jours suivant la date d'émission de la facture pour payer. En cas de retard, vous bénéficiez d'un délai supplémentaire de 15 jours formalisé par un courrier de relance. A la seconde lettre, le temps presse et n'hésitez pas à prendre les devants. Si vous avez des difficultés à payer vos factures, pensez à demander au fournisseur de les étaler pour limiter son poids sur vos finances.

Par ailleurs, vous avez peut-être aussi la possibilité de bénéficier d'une aide financière du Fonds de solidarité pour le logement (FSL), attribuée selon vos ressources et cumulable avec la plupart des aides sociales comme l'allocation logement (APL).

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