Les Français sont globalement bien remboursés pour leurs dépenses de santé, mais le reste à charge reste plus pesant pour les Français les plus modestes, selon une étude de l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) parue mardi.

Le reste à charge des Français pour leurs dépenses de santé est le plus faible d'Europe, à peu près 9%, selon le chiffre de 2021 figurant dans l'étude de l'OMS. Mais même s'il est faible, ce reste à charge pourrait être mieux réparti dans la population, note l'OMS.

Ainsi, 2,1% des Français (environ 800 000 personnes) ont subi un reste à charge dit « catastrophique », c'est-à-dire amputant sévèrement leur revenu disponible après les dépenses de première nécessité (logement/chauffage/alimentation), selon les chiffres de 2017 cités par l'étude. Or la Slovénie, l'Irlande, la Suède, le Royaume-Uni, l'Espagne, parviennent à un pourcentage encore plus bas, note l'étude.

L'étude note également que 9% des ménages les plus défavorisés (ménage du premier quintile de consommation) ont été frappés par ces restes à charge « catastrophiques », comme 10% des ménages dont le chef de famille est sans emploi, ou 5% des ménages à parents isolés.

Un plafond annuel de reste à charge selon les revenus ?

Le rapport note que la France a pris depuis « d'importantes mesures pour renforcer la protection financière » des assurés sociaux, avec notamment le 100% Santé, mis en place à partir de 2018. Mais elle pourrait aller plus loin en faveur des plus pauvres notamment en « fixant un plafond annuel » sur les restes à charge, « qui dépende des revenus du ménage », suggère-t-il.

La France pourrait aussi décider que la contribution de l'employeur à la complémentaire santé soit lié au revenu du salarié, de manière à ce que cette contribution « soit largement plus généreuse » pour les personnes les plus modestes.

D'une manière générale, la France gagnerait à « limiter la dépendance du système de santé à l'égard de la couverture maladie complémentaire », moins égalitaire que la couverture de l'Assurance maladie, indique le rapport.