Indosuez, filiale du Crédit Agricole, fait partie des enseignes citées dans une affaire internationale de blanchiment mettant en cause une banque d’investissement russe.

Des yachts, des bijoux, des billets pour la Coupe de monde de football : autant de biens, et d’autres encore, achetés par des politiciens et des criminels russes avec de l’argent - 9 milliards d’euros environ - « blanchi » avec la complicité de la première banque d’investissement russe, la Troika Dialog. L’affaire a été dévoilée récemment par le « Projet de reportage sur le crime organisé et la corruption (OCCRP) », un groupe de journalistes qui avaient déjà travaillé sur les Panama Papers. Et elle met également en cause d’autres banques européennes.

Parmi les noms dévoilés par l’enquête figurent ING et ABN Amro (Pays-Bas), Raiffeisen Bank (Autriche) ou la Deutsche Bank (Allemagne)… Mais aussi une enseigne française : Indosuez Wealth Management, filiale de banque privée du Crédit Agricole. Selon la Tribune de Genève, qui fait partie des journaux ayant relayé l’affaire, Indosuez aurait reçu 150 millions de dollars, par le biais de 500 virements effectués depuis plusieurs comptes de sociétés offshores appartenant à des sociétés-écrans dirigées par des Russes, entre 2005 et 2012. Des transactions « vraisemblablement (…) légitimées avec de faux contrats », écrit le quotidien.

Dans une réponse adressée notamment aux Echos, Indosuez a contesté avoir été complice de ce montage. « Indosuez Wealth Management a rempli toutes ses obligations relatives à la gestion de la lutte contre le blanchiment », a déclaré une porte-parole du Crédit Agricole, qui explique que sa filiale « va bien au-delà de la réglementation en matière fiscale et n'ouvre de compte qu'à des clients qui résident dans un pays qui a annoncé son adhésion au mécanisme d'échange automatique d'information ».