Investir sur Euronext : quelle banque est la moins chère ?

Investir sur des actions européennes via un PEA ouvert dans sa banque, combien ça coûte, et quel établissement est le plus compétitif ? MoneyVox a comparé les tarifs de 120 banques pour obtenir la réponse.

Avec plus de 100 milliards d'euros de placements en titres gérés dans les plans d'épargne en actions (PEA) en 2022, l'investissement sur les bourses européennes représente de nombreuses transactions chaque année. Chaque jour, sur Euronext, première plateforme boursière de la zone euro, ce sont près de 7 milliards d'euros qui s'échangent en transactions sur les marchés des actions. Ainsi, plus de 80% des Français effectuent leurs ordres sur ce marché boursier.

A l'heure où le CAC40 va de record en record, MoneyVox a voulu comparer combien cela coûte d'investir en bourse sur Euronext via un PEA ouvert dans une banque (sont donc exclus les courtiers et neo-brokers type Bourse Direct, DEGIRO, etc.). Les tarifs de 120 banques françaises, traditionnelles et en ligne, issus de notre base de données, ont donc été passés au peigne fin et un classement a été établi selon trois profils d'investisseurs différents. Le PEA permettant de bénéficier d'une fiscalité avantageuse passé 5 ans de détention, contrairement au compte-titres, il a été privilégié pour l'achat d'actions d'entreprises européennes.

Notre premier profil-type est celui d'un boursicoteur qui réalise deux transactions de 200 euros chaque mois, et dont le portefeuille, composé de 9 lignes de 1 600 euros, est valorisé à 14 400 euros à la fin de l'année. Le deuxième effectue, lui, 5 ordres de bourse par mois, de 500 euros chacun. Son PEA comporte 20 lignes de 4 500 euros, pour un total de 90 000 euros. Enfin, le troisième profil, très actif et fortuné, réalise tous les mois 15 transactions de 1 000 euros. La valorisation annuelle de son portefeuille grimpe à 540 000 euros, avec 40 lignes de 13 500 euros. Ont donc été comparés les frais sur transaction, pour la réalisation en ligne des ordres de bourse, et les droits de garde, c'est-à-dire le coût de la tenue du PEA.

Les banques en ligne moins chères, Fortuneo se démarque

Comme en matière de compte courant, les banques en ligne sont souvent moins chères que leurs homologues traditionnels, car la dématérialisation de leurs structures et procédures leur permet de réduire leurs coûts. En effet, la plupart ne facturent aucuns droits de garde ou frais fixes pour la tenue du compte ou plan, ni d'abonnement annuel. Alors même que leurs offres restent tout aussi complètes que dans une banque classique, avec plusieurs enveloppes disponibles (compte-titres, PEA, PEA-PME...), et de larges gammes de fonds : actions, obligations, OPCVM, SCPI, SCI, ETF, etc.

Tous profils confondus, une banque en ligne se démarque des autres : Fortuneo, du groupe Crédit Mutuel Arkéa. La banque en ligne a effectué une refonte de sa tarification bourse début mars 2024, avec des frais compétitifs qui en font la banque la moins chère sur nos trois profils. Ainsi, notre premier profil n'aura à débourser que 8,40 euros par an, presque trois fois moins qu'avec les concurrents les plus proches, BoursoBank et les banques du groupe CM-CIC (dont Monabanq), et leurs 24 euros annuels.

Même constat pour notre deuxième trader, qui réglera une note annuelle de 84 euros chez Fortuneo, contre 119,40 euros chez BoursoBank, ou 150 euros dans les établissements CM-CIC. L'écart se creuse encore davantage pour notre troisième investisseur, qui se verra facturer 630 euros chez Fortuneo, et 900 euros chez BoursoBank, le CIC, le Crédit Mutuel Alliance fédérale ou encore Monabanq.

Plus en détails, les établissements en tête (Fortuneo, BoursoBank, CM-CIC...) se distinguent car ils ne facturent aucuns droits de garde, seulement des frais sur transaction. Dès lors, même si le coût des ordres de bourse peut être plus élevé, la facture totale est systématiquement moins lourde qu'avec une facturation de la tenue du PEA. Par exemple, BoursoBank, Monabanq, et le CIC font payer 24 euros pour les ordres de notre premier profil, contre 16,80 euros chez Caisse d'Epargne Bretagne Pays de Loire, ou 23,04 euros au Crédit Agricole Franche-Comté. En revanche, ces deux banques prélèvent respectivement 86,76 euros et 90,90 euros de droits de garde, faisant bondir la note. Il est donc indispensable de prendre en compte tous les frais de fonctionnement du PEA pour bien comparer les établissements.

Un tarif plafonné largement utilisé

Depuis le 1er juillet 2020, les frais relatifs aux PEA et PEA-PME, s'agissant de leur ouverture, de leur tenue et des transactions qui y sont opérées, sont plafonnés par la loi. En conséquence, les droits de garde ne peuvent pas excéder annuellement 0,40% de la valeur des titres détenus. Peuvent toutefois s'ajouter des frais par ligne, dans la limite de 5 euros par ligne (pour des titres cotés). Les frais de transactions, eux, sont plafonnés à 0,50% du montant de l'ordre, s'ils sont réalisés en ligne.

Concernant les frais de transaction, plus de 100 banques sur 120 appliquent ainsi le maximum, c'est-à-dire le tarif plafonné. Cela représente 24 euros pour notre premier profil, 150 euros pour le deuxième, et 900 euros pour le troisième, bien au-delà des tarifs totaux, droits de garde compris, que propose Fortuneo. Côté droits de garde, la tendance s'inverse en revanche, avec des banques plus raisonnables : seule une vingtaine pratique des tarifs au plafond.

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