La Banque de France a dévoilé ce mercredi 28 septembre les nouveaux taux d'usure mis en place à partir du 1er octobre pour le dernier trimestre de l'année 2022. Il est fixé à 3,05% pour les crédits immobiliers de plus de 20 ans, et à 3,03% pour les crédits aux durées plus courtes. Une bonne nouvelle pour les emprunteurs, même si certains craignent déjà un nouveau blocage dans quelques semaines.

Critiqué depuis plusieurs semaines, accusé d'empêcher les emprunteurs d'accéder au crédit immobilier, le taux d'usure, taux maximum au-dessus duquel les banques n'ont pas le droit de proposer un crédit, va être relevé à partir du 1er octobre. Actuellement fixé à 2,57% pour les crédits immobilier de 20 ans et plus (2,60% pour les durées plus courtes), le taux d'usure va passer à 3,05% pour les crédits immobiliers de 20 ans et plus, et à 3,03% pour les durées les plus courtes, comme l'a annoncé ce mercredi la Banque de France dans un communiqué.

« La Banque de France retient les dispositions suivantes : comme le gouverneur l'a indiqué à la commission des finances de l'Assemblée nationale le 27 septembre, un relèvement exceptionnel des taux de l'usure – dont le rôle est de protéger les emprunteurs - n'est ni souhaitable ni nécessaire », souligne la Banque de France.

Une hausse jugée « bien proportionnée »

Ce n'est pas vraiment une surprise. François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, avait déjà exclu tout coup de pouce exceptionnel. D'autant plus que ce dernier juge que « l'application de la formule prévue par la loi, soit les 4/3 des taux moyens pratiqués, conduit en effet à une hausse bien proportionnée et plus marquée qu'en juin dernier : le relèvement sera de 0,48% pour les crédits immobiliers de plus de 20 ans, et de 0,43% pour ceux de moins de 20 ans, portant les nouveaux plafonds à respectivement 3,05 et 3,03%. » Ces dispositions seront publiées au Journal officiel le 30 septembre, pour une entrée en vigueur du nouveau taux d'usure au 1er octobre.

Du côté des courtiers, la nouvelle est accueillie avec une certaine retenue : « C'est une bonne nouvelle, qui va permettre de donner une bouffée d'air aux emprunteurs, juge Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux. Mais elle risque d'être de courte durée. Si les OAT [taux des emprunts d'Etat, NDLR] continuent à grimper comme c'est le cas actuellement, les taux de crédit vont suivre. »

En effet, le taux de la dette française, l'OAT française à 10 ans, qui sert de repère aux banques pour fixer leurs taux de crédit, a atteint 2,71% lundi, un niveau plus vu depuis le 29 juin 2012 (2,72%). Le problème, c'est que plus l'OAT monte, plus les banques risquent de revoir leurs taux à la hausse, ce qui pourrait entraîner à terme un nouveau blocage pour les candidats au prêt immobilier.

« Il va falloir surveiller les OAT sur les 15 prochains jours, explique Maël Bernier. Si elles se calment et que les banques ne remontent pas trop leurs taux, alors les emprunteurs auront un peu d'air. »

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