Si la Loi Lemoine a supprimé le questionnaire de santé pour un certain nombre d'emprunts, cela ne signifie pas que l'assureur ne peut plus vous demander la moindre information.

Entrée en vigeur en 2022, la Loi Lemoine a changé le marché de l'assurance emprunteur pour les particuliers. En effet, pour les prêts de moins de 200 000 euros par assuré dont le remboursement survient avant son 60e anniversaire, plus question de questionnaire de santé. Une aubaine notamment pour les personnes qui payaient jusqu'ici une surprime en raison d'un problème médical.

À l'annonce de la fin du questionnaire de santé, une catégorie d'emprunteurs s'est sans doute réjouie : les fumeurs. Car déclarer que l'on fume au moment de souscrire une assurance emprunteur est forcément synonyme de surprime.

Toujours une surprime pour les fumeurs

Éliminons tout de suite les faux espoirs : la Loi Lemoine ne change rien pour les fumeurs. Car même sans questionnaire de santé, impossible d'échapper à cette déclaration. « Le fait de fumer ou non est considéré comme une habitude de vie, et la question est souvent posée au moment d'établir un devis, rappelle Christophe Boiché, directeur des assurances chez Meilleurtaux. Ensuite, au moment de remplir le questionnaire de santé, c'est le nombre de cigarettes quotidiennes que vous fumez qui peut être demandé et qui permet d'évaluer l'impact sur la santé de l'assuré. »

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Puisque les assureurs peuvent donc toujours faire la distinction entre fumeurs et non-fumeurs, les tarifs sur les contrats sans questionnaire de santé n'ont pas fortement évolué, la surprime fumeur restant stable.

Alors que la surprime pour le tabac était en moyenne de 65,03% chez les assureurs alternatifs (en concurrence avec les bancasssureurs) pour un cadre de 45 ans sur un prêt de 200 000 euros sur 15 ans, la surprime pour le même profil est aujourd'hui de 66,99%.

Cette surprime a même diminué pour les profils les plus jeunes chez certains alternatifs. Après la mise en place de la Loi Lemoine, la surprime fumeur pour un cadre de 35 ans est passée à 63,82% quand elle était de 69,21% auparavant. Ainsi, un profil fumeur, surtout jeune, se verra proposer aujourd'hui des tarifs plus compétitifs chez un assureur alternatif qu'auprès d'une banque.

Le sport, une pratique excluante ?

Bien loin de constituer une nouvelle à même de vous faire obtenir un tarif préférentiel, la pratique du sport peut vous coûter de l'argent. On parle là de sports à risques, aussi appelés « sports extrêmes ». Le parapente, l'alpinisme ou encore la plongée sous-marine entrent dans cette catégorie, qui peut toutefois être couverte si elle est déclarée. « La plupart des exclusions peuvent être rachetées, confirme Christophe Boiché. Ce qui veut dire que le client peut payer pour être couvert sur cette activité. Mais aujourd'hui la question du sport est plus excluante que vertueuse. Le but est d'identifier un risque et d'appliquer une majoration pour que le client soit couvert. »

« Peu de choses ont changé dans les informations demandées, conclut Christophe Boiché. La profession et les habitudes comme le tabagisme ou la pratique de sports extrêmes sont toujours demandées pour assurer au meilleur tarif. Peut-être que demain, on demandera au client s'il est inscrit dans une salle de sport ou si il a un comportement vertueux qui lui permettrait d'avoir un tarif préférentiel. »

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