Les pouvoirs publics préparent d'éventuelles coupures de courant programmées et ciblées cet hiver en cas de surcharge du réseau électrique s'il fait très froid. Comment seront-elles organisées, qui sera concerné et comment les éviter ?

Après les mots rassurants à l'automne et la promotion des écogestes et des cols roulés en novembre, les signaux des derniers jours sont alarmistes ou alarmants. Des coupures d'électricité - programmées et ciblées - en janvier sont plus que jamais d'actualité selon plusieurs responsables politiques comme le ministre de l'Education nationale qui envisage des fermetures de classe.

Banals dans beaucoup de pays étrangers où les clients sensibles disposent de groupes électrogènes de secours, ces délestages seraient « inédits » en France, confirme RTE, le gestionnaire du réseau électrique.

La cellule interministérielle de crise travaille sur l'hypothèse de six à dix délestages durant l'hiver. La Corse, qui a sa propre production, n'est pas concernée. Et c'est là que le site EcoWatt devra faire ses preuves... si les Français téléchargent l'application et s'inscrivent aux alertes ce qui n'est pas vraiment le cas aujourd'hui.

Que se passe-t-il en cas de signal rouge EcoWatt ?

Dans la nomenclature Ecowatt, Le vert signifie que la consommation électrique est normale, l'orange pour prévenir que l'approvisionnement est tendu et inciter aux économies d'énergie pour éviter de passer au signal rouge.

Mais quelques jours sont à risque cet hiver selon RTE. En cas de fortes tensions, le gestionnaire enverra trois jours à l'avance un signal EcoWatt rouge. Dans le pire des cas, il faudrait baisser la consommation nationale dans des proportions comprises entre 1 à 5%. En cas de conditions météorologiques extrêmes, cet effort pourrait aller jusqu'à 15%.

Si les écogestes de la part des consommateurs ne sont pas suffisants, les coupures deviennent inévitables. Ces coupures ciblées dureront deux heures consécutives maximum dans des portions de département. Dans un tel cas de figure, les foyers concernés seront prévenus la veille. Les créneaux 8h-13h et 18h-20h sont principalement sur-utilisés.

Un site Internet pour savoir si son adresse est concernée

Le site internet « Coupures temporaires » d'Enedis et monecowatt.fr publieront la veille vers 17 heures la liste des départements qui seront touchés et proposera une fonction pour savoir plus précisément quelle adresse est concernée. De telles coupures ne devraient pas concerner plus de 4 millions de clients simultanément.

Pas de téléphones portables

« Sauf exception, la téléphonie mobile et l'internet ne fonctionneront pas » dans les zones délestées, tout comme le téléphone fixe (hors ligne cuivre avec prise en T) et il sera conseillé d'appeler le numéro d'urgence 112 pour joindre les services de secours, selon une circulaire adressée aux préfets et consultée par l'AFP

Les préfets disposeront d'une carte des zones non couvertes par ce numéro et devront renforcer la « présence humaine » dans les casernes de pompiers, gendarmeries et commissariats pour pouvoir « réceptionner physiquement une demande de secours ».

Des trains, métros ou tramways pourront être annulés ou interrompus pour éviter d'avoir des passagers bloqués en pleine voie. L'éclairage public pouvant s'éteindre, il sera demandé aux Français de limiter au maximum leurs déplacements en voiture en cas de coupure le soir.

Qui ne sera pas coupé ?

Une partie de la population ne sera jamais délestée car prioritaire, ou raccordée par chance à une ligne prioritaire desservant un hôpital, un site critique ou sensible pour la défense nationale. En tout environ 14 000 sites prioritaires selon des listes établies par les préfets. Dans la capitale, seule 20% de la consommation d'électricité peut être coupée en raison notamment de la concentration de sites prioritaires, explique le gouvernement.