Les émotions ont une forte influence sur les décisions d'investissement, selon une récente étude. Plus on est de mauvaise humeur, plus on aurait tendance à placer notre argent dans des fonds durables.

C'est une récente étude surprenante que vient de relayer l'école de comerce Audencia. L'un de ses professeurs, Alexandre Garel, a coécrit cet été un article dans la revue Economics Letters sur l'impact de l'humeur dans les décisions d'investissement dans des fonds écoresponsables ou durables. Ils ont testé deux théories.

La première repose sur l'idée que les placements durables et écoresponsables sont considérés comme moins risqués. « Il a été montré que les actifs considérés comme entièrement ou principalement durables surpassent les actifs moins durables en cas de crise, car les investisseurs les considèrent comme plus fiables et présentant moins de risques structurels, juridiques et de réputation. Cette théorie repose également sur l'idée qu'une humeur morose entraîne un comportement plus averse au risque. Ainsi, lorsqu'une personne est triste, déprimée ou en colère, elle aurait tendance à être plus prudente dans ses décisions d'investissement et à choisir des investissements à moindre risque », explique l'étude.

La deuxième théorie est la suivante : une humeur plus positive « favorise les comportements pro-sociaux et un plus grand altruisme ». Les investisseurs plus heureux pourraient ainsi favoriser les investissements durables parce qu'ils profitent aux autres.

L'aversion au risque plutôt que l'altruisme

« Nous avons constaté qu'une mauvaise humeur est associée à un investissement accru dans les actifs durables. Cela est sans doute dû à une plus grande aversion au risque qui pousse les investisseurs à favoriser les investissements durables qu'ils perçoivent comme moins risqués », explique Alexandre Garel, enseignant-chercheur en finance à Audencia.

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Audencia ne prétend pas savoir si investir plus vert améliore l'humeur mais constate que la mauvaise humeur conduit à une aversion au risque et donc pousse les épargnants à se tourner vers des placements durables.

« L'aversion au risque déclenchée par la mauvaise humeur est une cause plus probable d'augmentation des investissements que le bonheur potentiel lié à un comportement altruiste. Cela n'implique pas que la tristesse soit bonne pour l'environnement ou la société, mais plutôt confirme que les investisseurs considèrent les investissements durables comme une option plus sûre », conclut Alexandre Garel.

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Mauvaise humeur, altruisme ou simple prise de conscience ? Si on ne peut connaître avec certitude les motivations de chacun, la proportion d'investissement vert grandit et notamment sur le marché de l'assurance vie. Selon les chiffres de France Assureurs, 123,9 milliards d'euros ont été investis en 2021 sur des unités de compte labellisées soit ISR (label d'Etat pour l'investissement socialement responsable), soit Greenfin (label d'Etat pour les produits dédiés à la finance « verte »), soit Finansol (label dédié à la finance solidaire).

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