Une responsable de la banque centrale américaine (Fed) a estimé vendredi que les taux sont suffisamment restrictifs pour faire baisser l'inflation, qui a récemment rebondi aux Etats-Unis, mais avertit que les risques demeurent, et anticipe que la hausse des prix « reste élevée un moment ».

« A son niveau actuel, notre politique monétaire semble restrictive », a déclaré Michelle Bowman, une gouverneure de la Réserve fédérale américaine, lors d'un discours à la convention annuelle de l'association des banquiers du Massachusetts, à Key Biscayne (Floride).

« Je continuerai de surveiller les données pour évaluer si la politique monétaire est suffisamment restrictive pour ramener l'inflation jusqu'à notre objectif » de 2% sur un an, a-t-elle toutefois ajouté, suggérant qu'une nouvelle hausse des taux pourrait être envisagée.

La Fed s'apprêtait récemment à commencer à baisser ses taux, mais le rebond de l'inflation depuis le début de l'année l'a poussée à reporter ce mouvement, afin d'éviter une nouvelle flambée des prix.

Mercredi, à l'issue de sa réunion, l'institution les a maintenus à leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%.

« Je m'attends à ce que l'inflation reste élevée pendant un certain temps », a souligné Mme Bowman, qui fait partie des « faucons » de la Fed, favorables à une politique monétaire restrictive et à peu de régulation.

Elle anticipe cependant que « l'inflation va encore diminuer si le taux directeur reste stable », mais fait état d'« un certain nombre de risques d'inflation à la hausse ».

La gouverneure a ainsi évoqué « le risque que les retombées des conflits régionaux perturbent les chaînes d'approvisionnement mondiales, exerçant ainsi une pression à la hausse supplémentaire sur les prix des produits alimentaires, de l'énergie et des matières premières ».

Elle craint également un regain de demande de la part des consommateurs, exposant « le risque que l'assouplissement des conditions financières depuis la fin de l'année dernière et les mesures de relance budgétaire supplémentaires renforcent la demande, freinant tout progrès ultérieur, voire provoquant une réaccélération de l'inflation ».

Elle voit aussi « un risque qu'une forte demande de services de la part des consommateurs, une immigration accrue et des tensions persistantes sur le marché du travail conduisent à une inflation persistante et élevée des services », et que « compte tenu du faible stock actuel de logements abordables, l'afflux de nouveaux immigrants dans certaines zones géographiques (entraîne) une pression à la hausse sur les loyers ».