Les arnaques autour de faux investissements financiers, qui promettent des rendements mirobolants, peuvent avoir des conséquences dramatiques avec un montant de pertes estimé en moyenne à 40 000 euros. Et avec la pandémie de Covid-19, de nouvelles arnaques sont apparues...

Après une année 2020 qui a vu fleurir nombre d'arnaques financières relatives à la pandémie de Covid-19, les régulateurs du secteur financier ont à nouveau insisté mercredi sur la vigilance nécessaire face à toute offre attractive. Ce rappel fait suite à plusieurs avertissements effectués l'année dernière et à une campagne de communication diffusée notamment sur les réseaux sociaux. Face à « une industrialisation du phénomène des arnaques », « il est important de déployer des messages de prévention pour tous les épargnants », a souligné Claire Castanet, chargée de la protection des épargnants à l'Autorité des marchés financiers (AMF), lors d'une conférence de presse commune avec l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Ce sujet est jugé d'autant plus important que les sommes sont en grande majorité définitivement perdues pour les victimes. En 2020, les deux autorités ont ajouté près de 1 200 sites ou entités sur leurs « listes noires », contre environ 500 en 2019. Au total, l'ACPR et l'AMF ont inscrit près de 2 500 noms sur l'une de ces listes, accessibles au public.

Un milliard dérobé

Avec la pandémie de Covid-19, de nouvelles arnaques sont apparues, avec par exemple de fausses cagnottes pour les soignants. Face à la peur de l'avenir, certaines arnaques ont proposé de faux livrets d'épargne, surfant sur des promesses de garanties et alors que le Livret A a connu une collecte record. « Les escrocs suivent l'actualité au jour le jour », a averti Dominique Laboureix, secrétaire général de l'ACPR. Les arnaques autour de faux investissements financiers, qui promettent des rendements mirobolants, peuvent avoir des conséquences dramatiques avec un montant de pertes estimé en moyenne à 40 000 euros.

En 2020, la proposition d'investissement dans des parkings d'aéroports, fictifs, avec des escrocs qui reprenaient des grands noms du BTP, a fait « beaucoup de mal », a expliqué Mme Castanet. « Malheureusement, on pensait que la vague était terminée, mais on a encore, en 2021, un certain nombre de réclamations sur ce plan-là », a-t-elle poursuivi. Pour l'instant, aucun chiffre n'est connu quant au nombre total de victimes. En 2019, une enquête avait estimé qu'environ un milliard d'euros avaient été dérobés sur deux ans.