Faute de revenus suffisants, près d’une banque sur 3 pourrait faire banqueroute dans les prochaines années, selon une étude.

La banque est-elle la sidérurgie de demain ? Mises à mal par la crise financière, puis, en Europe, par le contexte de taux bas, les banques ont vu leur rentabilité chuter. Comme le rapporte une étude de McKinsey à paraître mardi, et relayée dans Les Echos, 35% des 1 000 banques prises en compte affichent une rentabilité en berne, de 1,6%, ces trois dernières années, quand « les meilleurs élèves (210 établissements) parviennent à faire dix fois mieux » (17,1%).

Dans ce contexte, le cabinet de conseil pronostique la fermeture d’une enseigne sur 3 – principalement des banques domiciliées en Europe de l’ouest – si leur situation financière ne s’améliore pas. Les banques les moins rentables « ont une dernière chance pour se construire une taille significative via des acquisitions ou en restructurant leurs modèles d'activité avant qu'il ne soit trop tard », souligne McKinsey dans cette étude. L'enjeu est crucial, il y a « des signes clairs que l'industrie bancaire est entrée dans la dernière phase du cycle économique ».

A l'heure actuelle, pour redresser la barre, la stratégie privilégiée par les enseignes hexagonales consiste à faire d’importantes économies sur les réseaux, à savoir fermer les agences et tailler dans les effectifs. Le nombre d’agences bancaires est ainsi en fort repli depuis 2010. La France a perdu 6% de son réseau en moins de 10 ans. Selon les derniers chiffres communiqués par la Fédération bancaire française, il y a, en 2019, 36 519 agences, contre 38 784 en 2010.

Du côté de l'emploi, l’érosion est également bien là. A fin 2018, le secteur bancaire employait 362 800 salariés, contre 377 000 personnes à fin 2012. Et, de nouvelles baisses d’effectifs sont à attendre dans les prochains mois, à l’image du groupe Société Générale qui envisage de supprimer 530 postes supplémentaires d’ici 2023 ou de HSBC qui souhaite se séparer de sa filiale de banque de détail française.