La Banque centrale du Brésil (BCB) a ralenti mercredi le rythme de la baisse de son taux directeur, l'abaissant pour la septième fois d'affilée, mais de 0,25 point de pourcentage seulement, à 10,50%, en raison d'une conjoncture extérieure « plus adverse ».

Cette décision, conforme aux prévisions des analystes, a été adoptée par le Comité de politique monétaire (Copom) de la Banque centrale, à l'issue de sa troisième réunion de l'année. Cinq membres du Copom se sont prononcés pour une baisse de 25 points de base, l'emportant face aux quatre autres qui ont voté pour une baisse de 50 points de base.

Le taux directeur brésilien, intitulé Selic, avait été réduit pour la première fois en trois ans en août dernier, quand il s'élevait à 13,75%. Les baisses successives l'ont fait atteindre mercredi son niveau le plus bas depuis février 2022 (9,25%), même si le Copom a opté pour la prudence en le diminuant de seulement 25 points de base contre 50 points de base lors des précédentes réunions.

Ce ralentissement de la baisse du loyer de l'argent est une mauvaise nouvelle pour le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui depuis son retour au pouvoir en janvier 2023 ne cesse d'appeler à une réduction du Selic en estimant que ce taux, qui reste le deuxième le plus haut des grandes économies derrière celui de la Russie (16%), entrave la croissance économique.

Lula estime également que l'inflation, qui a atteint 3,93% en mars sur un an, est maîtrisée au Brésil et ne justifie pas des taux d'intérêt aussi élevés. « L'environnement extérieur apparaît plus adverse, en raison des incertitudes élevées et persistantes concernant le début de l'assouplissement de la politique monétaire aux Etats-Unis et la vitesse avec laquelle l'inflation ralentira », a expliqué le Copom dans un communiqué.

« Les banques centrales des principales économies restent déterminées à promouvoir la convergence des taux d'inflation vers leurs objectifs, dans un environnement marqué par les pressions sur le marché du travail. Le Comité estime que ce scénario continue à réclamer de la vigilance de la part des économies émergentes », a-t-il ajouté.