La Bourse de Paris est attendue en hausse vendredi, dernière journée d'une semaine chargée en résultats d'entreprises mais où l'inflation américaine prendra le dessus en deuxième partie de séance.
Le contrat à terme de l'indice vedette CAC 40 avançait de 0,90% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance. Jeudi, il a perdu 0,93% pour finir à 8.016,65 points, plombé par des accueils mitigés sur des résultats d'entreprises ainsi que deux mauvaises nouvelles sur le front de l'économie américaine, avec une croissance plus faible au premier trimestre et une inflation plus forte.
A quelques jours du début de la réunion de la Banque centrale américaine (30 avril-1er mai), les investisseurs vont attendre fébrilement la publication de l'indicateur PCE en mars, son baromètre préféré pour prendre la température de l'inflation.
Les investisseurs, qui espéraient encore en début d'année que la situation permettrait à l'institution de baisser ses taux directeurs une première fois dès mars, ont pour beaucoup tirer un trait de voir l'action se réaliser avant l'automne.
Cela a entraîné un net regain des taux d'intérêt sur le marché obligataire, revenus à des sommets depuis six mois.
« Les investisseurs s'attendent à un nouveau coup de semonce des marchés si les données devaient être plus fortes que prévu », écrit John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
Facteur aggravant pour la France, les verdicts de printemps des agences de notation Moody's et Fitch sur la dette souveraine sont attendus dans la soirée, alors que la détérioration récemment annoncée des finances publiques laisse prévoir au mieux des commentaires peu flatteurs.
Comme sur les autres jours de la semaine, les résultats d'entreprises sont nombreux, notamment sur l'indice CAC 40, avec plusieurs poids lourds, comme TotalEnergies ou Airbus.
A Wall Street, qui a fini en nette baisse après les résultats de Meta jeudi, la séance s'annonçait meilleure en raison du bon accueil des investisseurs des publications Microsoft et surtout d'Alphabet.
Parmi les valeurs à suivre
TotalEnergies : la compagnie pétro-gazière a enregistré un bénéfice net de 5,7 milliards de dollars au 1er trimestre améliorant encore ses résultats de 3% sur un an, grâce à des prix du pétrole et des marges de raffinage « soutenus », et en dépit de l'essoufflement des cours du gaz.
Airbus : l'avionneur a poursuivi la montée en cadence de sa production au premier trimestre malgré des tensions persistantes de sa chaîne d'approvisionnement, ce qui lui a permis de dégager un bénéfice net en forte hausse de 28%, à 595 millions d'euros.
Safran : le chiffre d'affaires du motoriste et équipementier aéronautique a grimpé de 18,1% au premier trimestre, une nouvelle fois porté par les activités de services pour les moteurs civils, qui nécessitent davantage de pièces de rechange et d'opérations d'entretien avec la hausse du trafic aérien.
Saint-Gobain : le groupe de matériaux de construction a réalisé un chiffre d'affaires de 11,35 milliards d'euros au 1er trimestre 2024, une baisse de 8,5% sur un an liée au recul de la construction neuve en Europe et à un effet de périmètre sur la structure du groupe.
Unibail-Rodamco-Westfield : le groupe immobilier a dégagé au premier trimestre un chiffre d'affaires en hausse de 3,7%, à 942,8 millions d'euros, porté par son activité d'exploitant de palais des congrès qui accueilleront des épreuves olympiques.
Vinci : le géant du BTP a confirmé ses prévisions pour 2024 et annoncé un chiffre d'affaires en hausse de 4,8% à 15,7 milliards d'euros au premier trimestre, notant une remontée du trafic autoroutier après les manifestations des agriculteurs et un carnet de commandes « record ».
Accor : le géant français de l'hôtellerie a publié jeudi un chiffre d'affaires en hausse de 8% à 1,23 milliard d'euros au premier trimestre, tiré notamment par sa division luxe et lifestyle, et confirmé ses objectifs de moyen terme.
Clariane, Valeo, Nexity, Amundi, Rémy Cointreau, ADP, Sopra Steria, Gecina ont aussi publié leurs résultats.
