Les artisans du bâtiment réclament eux aussi la fin de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR) accordée par le gouvernement aux agriculteurs, dénonçant une « iniquité de traitement », a-t-on appris lundi dans un communiqué.

En réponse au profond malaise des agriculteurs, Gabriel Attal a annulé vendredi la hausse du gazole non routier en préservant l'intégralité de la niche fiscale pour le monde agricole.

Mais pour la Capeb, l'organisation patronale des artisans du bâtiment, « il ne peut être raisonnablement envisageable » que l'objectif de hausse progressive du GNR décidée au 4e trimestre 2023 repose uniquement « sur les épaules des entreprises du BTP dans un contexte, de plus, où aucune alternative aux engins fonctionnant au GNR ne s'offre à ces mêmes entreprises ».

Un deux poids deux mesures qui passe mal

« Face à l'ampleur des défis à relever, comment comprendre le deux poids deux mesures du gouvernement qui aboutit, de fait, à une fiscalité à plusieurs vitesses à l'encontre de secteurs pourtant logés à la même enseigne ? », interroge la Capeb, qui représente 620 000 entreprises.

L'organisation patronale rappelle que contrairement aux agriculteurs, qui devaient conserver jusqu'à l'annonce du gouvernement vendredi les deux tiers de leur niche fiscale, les artisans du bâtiment avaient « consenti à un accord plus ambitieux du point de vue environnemental (...) en acceptant de voir ses taxes remonter en sept ans jusqu'au niveau normal ». Soit une suppression totale de la niche fiscale.

« L'incompréhension du secteur est désormais de mise face à une telle iniquité de traitement et la tentation de l'exprimer dans la rue est forte », menace la Capeb, dont nombre d'adhérents utilisent bulldozers et pelleteuses roulant au GNR.

Cette prise de position intervient à un moment de crise de la construction neuve. Mi-janvier, la Capeb avait annoncé une fin d'année 2023 dans le rouge, avec une activité de la construction neuve en baisse de 2,3% et une hausse de 26% des défaillances sur un an.