Alors qu'il était encore possible de trouver des prêts à 0,5% ou 1% lors de la rentrée 2022, la donne a changé pour les étudiants : difficile, voire impossible désormais de trouver des taux sous les 2%. Un relèvement qui impacte forcément les jeunes emprunteurs.

Pour une grande partie des 718 000 candidats inscrits au bac 2023, il est désormais l'heure de profiter de vacances bien méritées, mais également de se projeter vers la suite. Le passage aux études supérieures, parfois synonyme d'indépendance et d'une nouvelle vie loin du cocon familial, peut entraîner de nombreuses dépenses qu'il s'agisse de logement, de frais de scolarité ou d'un ordinateur portable.

Selon une enquête menée par la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes) en août 2022, une rentrée coûte de plus en plus cher : +7% d'augmentation en un an, avec un budget moyen estimé à 2 527 euros pour un étudiant non-boursier. Les frais de vie courante sont eux estimés à 1 270 euros par mois en moyenne. Soit près de 16 500 euros pour toute une année scolaire.

Des prêts étudiants sous conditions pour financer sa scolarité

Pour faire face à ces dépenses, certains étudiants doivent se tourner vers les banques. Les établissements bancaires proposent des prêts étudiants, qui sont des crédits à la consommation non-affectés, ce qui signifie qu'ils peuvent être utilisés pour tous les besoins de financement, hors projet immobilier.

Ainsi, l'étudiant peut financer des frais de scolarité, acheter du mobilier pour meubler un appartement, financer un véhicule ou même donner de la trésorerie pour un voyage à l'étranger.

« Pour qu'il y ait prêt étudiant, il faut qu'il y ait un étudiant »

Comme pour tous les crédits, l'obtention d'un prêt étudiant se fait sous conditions. La première est simple : « Pour qu'il y ait prêt étudiant, il faut qu'il y ait un étudiant », sourit Olivier Morin, membre du directoire de La Banque Postale Consumer Finance. Le jeune emprunteur devra donc prouver qu'il suit des études, en présentant une carte d'étudiant ou un certificat de scolarité.

De plus, celui-ci doit obligatoirement avoir au moins 18 ans pour souscrire un crédit. En effet, la loi est claire : un mineur ne peut pas conclure un contrat. L'article 1 146 du Code Civil précise que « sont incapables de contracter, dans la mesure définie par la loi, les mineurs non émancipés ». Dans ce cas, des solutions existent : « Les parents peuvent faire un crédit à la consommation en attendant la majorité de l'enfant, avant que ce dernier ne souscrive un prêt étudiant par exemple », confirme Olivier Morin.

Prêt étudiant : comment faire pour emprunter si j'ai moins de 18 ans ?

Une fois ces deux critères remplis, l'étudiant devra également expliquer son projet à la banque. « On doit s'assurer qu'en face du montant prêté, il y a des dépenses, développe Olivier Morin. On finance le cursus scolaire, le prix des études, mais également les frais qui peuvent survenir comme une voiture, du matériel informatique, un loyer... On demande tout de même certains justificatifs au client. On n'est pas à l'euro près mais on a besoin qu'il puisse justifier des dépenses, de savoir à quoi sont destinés les fonds. »

Des prêts de 1 000 à 200 000 euros

Si toutes les conditions sont satisfaites, l'établissement bancaire peut prêter de 1 000 à 200 000 euros (dans le cas de BNP Paribas), sur une durée allant de 12 à 120 mois. À La Banque Postale, le montant moyen d'un prêt étudiant s'élève à 15 220 euros. « C'est cohérent avec nos clients, juge Olivier Morin. D'autres établissements peuvent avoir des montants financés bien plus élevés. »

Mais comme pour le crédit immobilier, souscrire un prêt étudiant a un coût. Alors que certaines banques, à l'image du Crédit Coopératif, proposaient des offres de rentrée à 0,5% en 2022, l'heure n'est plus aux taux bas.

« Aujourd'hui, le taux de refinancement (le taux auquel les banques empruntent de l'argent auprès de la Banque centrale européenne NDLR ) est aux alentours de 4%, alors qu'on était à 0% en février 2022 », rappelle Olivier Morin. Forcément, les banques répercutent cette hausse sur leurs taux.

Néanmoins, « les prêts étudiants bénéficient d'une bonification car c'est un produit de conquête pour une banque, le but est d'attirer de nouveaux clients, donc il y a un effort qui est fait. Aujourd'hui, La Banque Postale propose des prêts à un TAEG (taux tout compris) de 2,90%, quelle que soit la durée ou le montant », développe le membre du directoire de La Banque Postale Consumer Finance. Et l'enseigne descend même à 2,5% pour les étudiants de ses 208 écoles partenaires.

De nombreux partenariats entre banques et écoles

De son côté, le Crédit Coopératif confirme ne pas faire d'offre particulière sur les prêts étudiants pour cette rentrée, mais se montre tout de même très compétitif. « « Nous sommes actuellement à 1,5% (TAEG) sur les prêts étudiants classiques », confirme Imad Tabet, directeur du marché des particuliers du Crédit coopératif. Mieux vaut néanmoins se dépêcher. « Vu que nous sommes plus bas que le marché, ces taux sont susceptibles d'augmenter dans le courant de l'été », explique le Crédit Coopératif.

BNP Paribas propose par exemple des offres à un TAEG de 3,29% pour les étudiants d'écoles non-partenaires. « BNP Paribas a actuellement environ 250 partenariats école avec des taux entre 1,99% et 2,79% », fait savoir l'établissement à MoneyVox. Comme d'autres banques, BNP Paribas met également en place une offre particulière pour les enfants de ses clients. Un étudiant peut donc se tourner vers la banque de ses parents pour savoir ce qu'elle propose.

Un rappel : comme tout crédit, le prêt étudiant engage l'emprunteur et doit être remboursé. En cas de défaillance, la banque se tournera vers le garant, bien souvent les parents ou un proche de l'étudiant.

« Quand on monte un prêt étudiant, on regarde la solvabilité de la ou les cautions, que ce soit les parents ou les grands parents, développe Olivier Morin. Si le client étudiant ne peut pas avoir de caution, on lui propose d'avoir accès à la garantie de l'État, la BPI. Cette garantie permet de couvrir un prêt jusqu'à 20 000 euros. » En revanche, cela a un coût qui s'ajoute au crédit. Les prêts étudiants octroyés par le Crédit Coopératif et garantis par BPI France sont ainsi proposés à 2,25%.