Si pour certains étudiants, l'été est synonyme de congés, pour d'autres, il est l'heure de préparer la rentrée. Frais de scolarité, logement, fournitures... L'addition peut vite gonfler. Pour les étudiants majeurs, les banques, peuvent proposer des prêts à des conditions avantageuses.

Pour 91% des 709 000 candidats au baccalauréat 2022, il est désormais temps de préparer la suite. De nombreux bacheliers vont se tourner vers les études supérieures : faculté, école, formation professionalisante... Mais construire son avenir a un coût : frais de scolarité, logement, fournitures, parfois même véhicule... En janvier, France Info estimait qu'un étudiant dépensait en moyenne 7 118 euros par an pour ses études supérieures.

Si les parents peuvent aider financièrement leurs enfants, d'autres jeunes n'ont d'autre choix que de se tourner vers le prêt étudiant. Mais comment choisir ?

Pas de droit de regard sur l'utilisation de l'argent

Le prêt étudiant est un crédit à la consommation non-affecté, ce qui signifie qu'il peut être utilisé « pour tous les besoins de financement, hors projet immobilier, rappelle la Société Générale. Ainsi, l'étudiant peut, sans droit de regard de la banque, financer des frais de scolarité, acheter du mobilier pour meubler un appartement, financer un véhicule ou lui donner de la trésorerie pour un voyage à l'étranger. »

Pas question cependant de s'endetter plus que de raison : « On préconise de bien dimensionner ses besoins, confirme Sébastien Kotecki, responsable du développement marketing crédits chez LCL. On conseille l'étudiant en amont pour l'aider à budgéter son prêt, même si c'est lui qui a le dernier mot. »

L'argent peut ensuite être versé en une fois, ou chaque année à une date précise, en septembre par exemple, quand il faut payer les frais de scolarité. Une solution qui évite à l'étudiant de se retrouver avec une trop grosse somme sur son compte courant. Concernant le remboursement, « il est possible de mettre en place un différé sur le remboursement du capital », détaille Imad Tabet, directeur du marché des particuliers du Crédit coopératif. Dans ce cas, les intérêts sont prélevés tous les mois, mais le capital dû est remboursé après les études, quand l'étudiant est plus à même d'avoir un emploi et donc un salaire. En 2021, 61% des clients du Crédit Coopératif ont choisi cette option.

18 ans et étudiant

Attention, tous les dossiers ne sont pas acceptés. Tout d'abord, l'étudiant doit prouver qu'il suit des études, en présentant une carte d'étudiant ou un certificat de scolarité. Ensuite, « on va s'assurer que l'on est face à quelqu'un qui gère ses comptes correctement, sans trop de dépassement d'autorisation de découvert par exemple. On vérifie qu'il n'y a pas de procédure de surendettement à son encontre ou d'interdiction de chéquier », explique Imad Tabet.

Autre impératif, être âgé d'au moins 18 ans : un emprunt ne peut se conclure qu'avec une personne majeure. Pour les autres, ce sont les parents qui devront souscrire un crédit à la consommation classique pour financer la scolarité de leurs enfants. Certaines banques, comme BNP Paribas, permettent cependant aux parents de contracter un crédit à la consommation avant de le transférer à l'enfant à sa majorité.

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Des promotions estivales

Y-a-t-il une période pour souscrire son prêt étudiant ? « Les demandes de financement se concentrent de mai à mi-juillet, puis de mi-août jusqu'à fin octobre. Ce sont les deux périodes où il y a des besoins de financement, soit pour préparer la rentrée, soit pour préparer l'entrée dans les écoles », estime Sébastien Kotecki. Malgré cela, il est possible de faire un prêt étudiant à n'importe quelle période de l'année : « Si un étudiant n'a pas anticipé tous ses besoins au moment de la rentrée, il peut, par exemple, emprunter trois ou quatre mois plus tard. »

Certaines banques proposent cependant des tarifs préférentiels pendant la période estivale. Le Crédit Coopératif a ainsi décidé, jusqu'à fin septembre, de proposer un TAEG fixe à 0,50% pour tous les profils, pour un prêt allant de 1 500 à 60 000 euros. Une offre alléchante pour faire revenir des étudiants qui avaient un peu délaissé l'établissement l'an dernier sur ce produit : « En 2021, nous n'avions pas fait d'offre promotionnelle. Or, d'autres banques avaient des taux promo à 0,90% quand nous étions restés à 1%, rappelle Imad Tabet. Cette année, les premières semaines sont bien meilleures et nous devrions avoir plus de dossiers sur l'année 2022. » Au Crédit Coopératif, en 2021, le montant moyen d'un prêt étudiant était de 17 230 euros pour une durée moyenne de 60 mois.

Chez LCL, pas de promotion estivale mais plusieurs solutions sont proposées aux étudiants : « La première offre est l'Avance Études, un prêt à 0% d'une valeur de 1 000 euros remboursables en 12 mois. Elle sert surtout à payer les fournitures ou les petits frais de scolarité, comme une entrée à l'université », note Sébastien Kotecki. Le Crédit Lyonnais propose une seconde offre à 0%, pour un montant de 5 000 euros maximum, qui peut être cumulée à l'avance études. Ces 5 000 euros peuvent être attribués à tous les étudiants, pour tout type de cursus scolaire, sans distinction.

Au-delà, en revanche, l'offre s'échelonne sur plusieurs paliers avec un taux d'intérêt à 0,60% pour les meilleurs profils et à 1,50% pour les autres. « Il y a la catégorie confort, la catégorie premium et la catégorie élite », détaille-t-on chez LCL. Ces trois offres permettent d'emprunter jusqu'à 50 000 euros sur des durées allant jusqu'à 120 mois (10 ans). L'offre confort, qui s'adresse à tous les cursus, est aujourd'hui à un taux de 1,50%, sans frais de dossier. L'offre élite, de son côté, est réservée aux étudiants des grandes écoles, avec un taux à 0,60%.

Exemple du coût d'un prêt étudiant

Pour financer un master à l'université, Clément a besoin de 10 000 euros. Le LCL lui propose un prêt étudiant à un TAEG de 1,51%, sans frais de dossier. Si Clément veut rembourser cette somme sur 60 mois, sa mensualité sera de 173,10 euros, pour un coût total du crédit de 10 386 euros, hors assurance facultative. Le montant des intérêts s'élèvent donc à 386 euros. En revanche, si Clément décide de rembourser cette somme en 36 mois, sa mensualité sera de 284,25 euros. En revanche, le coût total de son crédit baissera à 10 233 euros.

Martin, qui entre en école de commerce, souhaite emprunter 30 000 euros. Il bénéficie du meilleur taux proposé par le LCL, soit 0,60%. Si Martin s'engage sur 72 mois, il devra rembourser 424,32 euros par mois pour un coût total (hors assurance facultative) de 30 551,04 euros, soit 551,04 euros d'intérêts. S'il décide de prendre la durée la plus longue possible, 120 mois, sa mensualité descend à 257,64 euros. En revanche, le coût total de son prêt grimpe lui à 30 916,80 euros.

Exemples réalisés avec le simulateur prêt étudiant LCL.

La plupart des établissements bancaires ont également des partenariats avec des écoles et proposent des offres promotionnelles aux étudiants de celles-ci. Au LCL, cette offre, dite « premium » est proposée au taux de 1%. « Les enfants de nos clients bénéficient également de ce taux à 1%, quelles que soient leurs études », précise Sébastien Kotecki. La Banque Postale, qui se targue de plus de 200 partenariats, propose aux étudiants de ses établissements partenaires un taux de 0,60%. Pour les autres, le TAEG est fixe, à 0,80%. Une offre très intéressante, quand les taux « normaux » de la Société Générale ou du LCL sont actuellement affichés à 1,50%.

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Si l'offre du Crédit Coopératif court jusqu'à fin septembre, difficile de dire à quoi ressemblera la suite. Comme tous les autres taux de crédit, ceux du prêt étudiant sont victimes de la remontée très rapide de l'OAT 10 ans (à 1,86% au 7 juillet 2022), des titres de dette de l'Etat français qui sont le principal indicateur des banques au moment de fixer leurs taux.

En attendant, les étudiants peuvent donc financer leurs études à des conditions avantageuses, mais pas sans vigilance. Un rappel : comme tout crédit, le prêt étudiant engage l'emprunteur et doit être remboursé. En cas de défaillance, la banque se tournera vers le garant, bien souvent les parents ou un proche de l'étudiant.

Quelle est la meilleure banque pour un étudiant ?