Les tarifs réglementés du gaz et de l'électricité vont grimper de 15% d'ici février. De nouvelles hausses sont-elles à craindre d'ici la fin de l'année ?

C'est acté : au 1er janvier, les prix réglementés du gaz ont augmenté de 15%. En février, ceux de l'électricité suivront le même chemin. Selon les termes du nouveau bouclier tarifaire annoncé par la Première ministre Elisabeth Borne en septembre 2022, cette hausse importante sera, en théorie, la seule pour toute l'année 2023 alors que le gaz évolue en chaque mois et l'électricité deux fois par an (février et août).

25 euros de plus par mois sur votre facture d'électricité

Ces choix gouvernementaux correspondent déjà à un bond de la facture mensuelle de 25 euros au lieu de 200 euros pour les ménages qui se chauffent au gaz et de 20 euros au lieu de 180 euros par mois pour ceux qui se chauffent à l'électricité.

Des augmentations bien inférieures à ce que les consommateurs auraient été obligés de payer sans le bouclier tarifaire mis en place en novembre 2021 qui a gelé les TRV du gaz jusqu'à la fin 2022 et à limiter la hausse des TRV de l'léctricité à 4%.

En l'absence de bouclier tarifaire, le niveau moyen des tarifs réglementés du gaz aurait été supérieur de 122,1% TTC par rapport au niveau en vigueur actuellement et de 35,4% TTC pour l'électricité, selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

15%, un niveau de hausse moyen

Pourtant avec 15% de hausse en ce début d'année, « l'addition sera salée » pour les consommateurs, prévient le directeur général de la CLCV François Carlier. L'UFC-Que Choisir « déplore le niveau élevé du plafonnement des prix de l'électricité et du gaz », loin des « prix contenus » annoncés par Elisabeth Borne. L'association espérait une hausse maximum de 10% cet hiver. Cependant, elle n'envisage pas que le niveau de plafonnement à 15% puisse changer courant 2023 même si la CRE venait à recommander de nouvelles augmentations des tarifs réglementés. En effet, c'est le gouvernement qui a le dernier mot sur l'évolution des tarifs.

Pour autant, même si la hausse reste limitée à 15% en moyenne pour les tarifs réglementés e l'électricité, il ne s'agit que d'une moyenne. En 2022. L'augmentation moyenne des factures n'a pas été réellement de 4%, comme promis par le gouvernement, mais de 5,4% avec des pics à 11% qui s'expliquent par des modes de calcul qui ont entraîné de fortes disparités selon les profils et les contrats.

Idem pour les abonnés au tarifs réglementé du gaz. A partir de ce mois de janvier, certains clients paieront 5,85% de plus quand d'autres verront leur facture grimper de près de 17%. Et ce n'est pas tout. Le 30 juin 2023, les tarifs réglementés disparaîtront et laisseront la place aux offres de marchés, indexées sur le marché. Soit, le format de contrat le plus dangereux pour le consommateur. Dans ce contexte, la hausse moyenne de 15% du tarif réglementé du gaz annoncée pour 2023 risque d'être plus importante qu'annoncée.